Avec l’évolution des technologies, les applications mainframe deviennent de plus en plus obsolètes et difficiles à maintenir. La migration devient donc un enjeu majeur, d’autant plus qu’elle implique des risques accrus à mesure que les efforts nécessaires augmentent. Thilo Rockmann, PDG de LzLabs, nous expose les défis liés à la transformation des applications mainframe pour les adapter à des environnements informatiques modernes.
Quel est l’avenir des applications mainframe ?
Quel que soit leur secteur d’activité, les entreprises dont le SI repose sur des environnements mainframe cherchent des solutions pour réduire leur dépendance à cet environnement.
Elles doivent, d’une part, faire face au départ progressif des experts mainframe et à la nécessité de recourir à des fournisseurs tiers, générant ainsi des coûts supplémentaires. D’autre part, elles sont confrontées à une demande accrue d’agilité de la part des métiers, avec l’adoption des technologies IT modernes, telles que le cloud et, désormais, l’intelligence artificielle. Cependant, le mainframe n'est pas perçu comme la plateforme idéale pour accueillir nativement ces nouvelles technologies.
Les projets de migration mainframe sont déjà bien entamés, mais certaines entreprises hésitent à se débarrasser complètement de leur mainframe, qui reste crucial pour leurs opérations quotidiennes. Le problème réside dans le fait que ces systèmes ne répondent plus pleinement aux besoins actuels des entreprises. Selon une étude menée par ISG et LzLabs, 95 % des responsables informatiques interrogés s’inquiètent des conséquences d’une non-modernisation de leurs applications et de leurs données mainframe.
Quels sont les principaux obstacles rencontrés par vos clients ?
Chaque projet de migration présente des spécificités propres à chaque entreprise. Toutefois, nos clients citent fréquemment des obstacles techniques, tels que la complexité des systèmes ou la perte de code source, ainsi que des défis organisationnels, comme la résistance au changement, les contraintes réglementaires ou encore le manque de clarté sur la stratégie à adopter.
Ces facteurs expliquent pourquoi les projets de migration mainframe sont perçus comme coûteux, complexes et risqués. Cependant, rester figé sur un système vieillissant représente un risque bien plus grand pour la pérennité des entreprises. En effet, chaque jour qui passe rend les systèmes plus difficiles à maintenir, et plus vous attendez, plus la migration sera compliquée et risquée.
La migration est-elle un long fleuve tranquille ?
Dans un tel projet, chacun souhaite exprimer son avis et influencer les décisions, ce qui peut mener à une paralysie décisionnelle. Cette incapacité à trancher rapidement sur les besoins réels de l’entreprise bloque le processus. Surmonter cette inertie est essentiel pour améliorer l’agilité et libérer le potentiel d’adopter des applications modernes tout en exploitant pleinement les données.
C’est pourquoi les projets de migration ne se font pas en un seul bloc, ou "Big Bang". Tenter d'anticiper tous les changements simultanément n'est pas la meilleure approche. Un excès de planification en amont peut rendre les objectifs inaccessibles.
Chez LzLabs, nous privilégions une approche évolutive, basée sur un cycle continu d’adaptation et d’amélioration. Cette méthode a été adoptée par un constructeur automobile confronté à des défis majeurs : surcharge de son mainframe, lenteur des applications et départ de ses experts. La migration par étapes a permis d’améliorer les performances tout en maintenant les opérations.
Avez-vous un exemple client à partager ?
Nous accompagnons un constructeur automobile, qui a développé en interne une application mainframe pour gérer la logistique des pièces destinées à la chaîne de montage. Quelle que soit la direction prise pour l’avenir, que ce soit dans les motos, les tracteurs ou l’IA, cette application continuera de jouer un rôle clé pour l’entreprise. Ce client faisait face à des défis critiques : surcharge du mainframe, ralentissement des applications et départ des experts. Nous avons mené avec eux un projet de modernisation et de migration basé sur quatre principes : préserver ce qui doit l’être, ne modifier que ce qui est nécessaire, maintenir l’interopérabilité et favoriser l’utilisation de technologies open source.
Ces principes reposent sur l’approche Software Defined Mainframe (SDM) de LzLabs, qui consiste à réhéberger les binaires des applications, permettant ainsi de les migrer vers le cloud sans avoir besoin de les réécrire ou de les recompiler. Cette méthodologie de migration itérative et incrémentielle a permis à l’entreprise de surmonter ses défis avec une solution peu risquée et rentable.
Note : cette interview a été rédigée à partir d’un article publié dans « Le Raconteur ».
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