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Le retour d'expérience du mois

Mesurer l'empreinte du SI pour orienter les actions de sobriété numérique de la Banque de France

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Agnes Comte, Sustainable IT Specialist à la Banque de France, a présenté les actions principales menées par la DSI pour réduire l’empreinte environnementale de l’environnement. Retour sur les points saillants de son retour d’expérience.
 

Agnès Comte

De quoi est constitué le parc informatique de la Banque de France aujourd’hui ?
Notre SI est principalement implanté sur 2 datacenters Tier IV, au sein de bâtiments à haute qualité environnementale, contenant 1650 serveurs physiques, 11 pétaoctets de données.

Nous disposons d’environ 500 applications qui sont gérés pour garantir la mise en œuvre de la stratégie monétaire, la stabilité financière au niveau européen et les services à l'économie de la société française. La DSI, qui rassemble environ 900 collaborateurs, est une entité clé pour la Banque. Entre autres missions, la DGSI doit fournir des postes de travail simples répondant à la diversité des modes de travail, capter plus d’innovations avec les métiers, mieux gouverner et valoriser nos données. Et enfin, viser la sobriété de tous nos usages.

Justement, comment se concrétise cet engagement de sobriété numérique ? 

Nous avons structuré 4 axes de développement pour atteindre ces objectifs de sobriété. Le premier est d’adapter nous usages et nos modes de travail. C’est d’abord un travail de sensibilisation que nous menons auprès des collaborateurs de la Banque, IT et non-IT. Nous organisons des conférences avec des experts, nous mettons à disposition des formations telles que le MOOC de l’INR, la fresque du numérique et des jeux tels que Champion de sa sobriété numérique. Mais aussi nous avons conçu un profil numérique qui fait prendre conscience à chacun de l’impact environnemental de ses usages au quotidien. Avec ces actions de sensibilisation et de formation, ce que nous voulons impulser, c’est une démarche volontaire d’adoption des pratiques de durabilité.

Quel est le deuxième axe ?      
Nous voulons nous être partie prenante d’initiatives déjà lancées par différents Think Tanks et associations du numérique. Nous participons à des hackathons tel que Boavista ou Eco Code Challenge, et, comme le CRiP, nous sommes engagés auprès de l’initiative Planet Tech’Care.

Vous voulez également rendre vos services numériques plus éco-responsables ?
Oui, c’est notre troisième axe. Notre réflexion fondatrice est que les projets d'aujourd'hui dessinent notre empreinte environnementale de demain. Lorsqu’on déploie une application, on provisionne des ressources CPU, RAM, stockage, parfois en surcapacité par rapport à la consommation réelle de l’application. Nous sommes en cours de conception d’une petite application, l’IT Score, qui calcule le pourcentage réel de ressources consommées, et donne un indicateur de sobriété un peu comme un nutri-score. Si le score est mauvais, nous nous rapprocherons des équipes concernées pour regarder comment réduire le nombre de ressources qui consomment de l’énergie inutilement. L'idée est de concentrer nos efforts sur les projets sur lesquels il y a plus de leviers environnementaux. Par ailleurs, nous avons mis en place des KPI de sobriété numérique pour l'ensemble des projets afin de suivre la mise en œuvre des bonnes pratiques d’éco-conception, dès les phases amont avec les architectes d’entreprise et les architectes solutions.

Enfin, vous cherchez à maîtriser l’empreinte environnementale globale de votre SI, y compris en termes de postes de travail…
C’est notre quatrième axe. Dès 2019, nous avons lancé un calcul d’empreinte avec la méthode ACV (Analyse du Cycle de Vie) incluant fabrication, distribution, usages, jusqu’à la fin de vie. Cette première étape de mesures constitue une base de référence quantitative mais également qualitative sur laquelle nous communiquons aux équipes ces nouveaux critères de suivi, comme par exemple le nombre de serveurs, les volumes de RAM, le nombre de CPU, la durée de vie, ce qui n'était pas forcément suivi sous cet angle environnemental auparavant.
Nous intégrons les postes de travail, dans cette analyse. Nous avons pris conscience que nos imprimantes en fin de vie n’étaient pas ré-employées. Nous avons depuis mis en place une filière de recyclage. Il en va de même avec nos PC, qui sont réemployés à 99% pendant des durées pouvant aller jusqu’à 4 ans.
Aujourd’hui, nous mesurons chaque année notre empreinte environnementale pour ancrer la sobriété numérique dans une démarche d'amélioration continue. Et cette mesure fait également partie des KPI de suivi de notre DSI.  
Au global, nous essayons de mettre en place des leviers de sobriété numérique et d'identifier l'impact de nos actions par la mesure. Mais c'est un effort collectif, qui nécessite l’engagement de chacun pour contribuer, à sa mesure, à l’objectif RSE de la Banque de France.

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